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Numérique durable
Vulgarisation innovante pour les familles de petits agriculteurs

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Améliorer la productivité, les revenus et la résilience climatique

Un projet de recherche et d’innovation de l’Université de Berne vise à renforcer les méthodes de culture durables des familles de petits agriculteurs et agricultrices en Afrique et en Asie par le biais d’une vulgarisation agricole par voie numérique, et à améliorer ainsi leur productivité, leurs revenus et leur résilience climatique. Mis sur pied en collaboration avec des partenaires internationaux, le projet est subventionné par la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) et le Ministère allemand de la coopération économique et du développement (BMZ).

 

Les petits agriculteurs et agricultrices produisent les deux tiers de l’ensemble des denrées alimentaires dans le monde. Pourtant, la majorité de ces populations comptant près de 500 millions de personnes vit dans la précarité. Leur production est soumise aux conséquences du changement climatique. Parallèlement, elles ont difficilement accès aux informations relatives aux pratiques agricoles, qui leur permettraient d’accroître leur production, de préserver les ressources et de garantir leur subsistance.

Les services de vulgarisation agricole par voie numérique offrent l’opportunité de changer les choses. Toutefois, ils ne bénéficient jusqu’à présent qu’à une fraction des petits agriculteurs et agricultrices dans le pays du Sud. De nettes augmentations de rendement et une amélioration des conditions de vie pourraient être atteintes si, en particulier, les femmes et les jeunes gens étaient intégré·e·s : elles et ils représentent plus de 50 % de la population active dans le secteur de l’agriculture en Afrique subsaharienne et en Asie.

Digitale Lösungen helfen, Wissen unter Jung und Alt zu verbreiten.
Des solutions numériques contribuent à diffuser le savoir auprès des jeunes et des moins jeunes. (© Grameen Foundation)

S’adresser avant tout aux femmes et aux jeunes

C’est pourquoi le projet « Agripath » entend sortir des sentiers battus : « L’objectif de ce projet est de développer des services de vulgarisation efficaces et étendus, qui s’adressent au plus grand nombre possible de familles de petits agriculteurs et agricultrices, en particulier aux femmes et aux jeunes gens », explique Sonja Vogt, chercheuse affiliée au Center for Development and Environment (CDE) de l’Université de Berne et professeure à l’Université de Lausanne. « Pour atteindre cet objectif, nous développons des innovations techniques qui s’accompagnent de changements au niveau des attitudes et des normes sociales dans le domaine de l’agriculture. »

Afin que l’impact en faveur d’une agriculture durable soit le plus large possible, tous les membres des familles devraient être impliqués. Par conséquent, il est important d’identifier qui dans le foyer a réellement accès à un téléphone mobile afin de pouvoir profiter du service de vulgarisation numérique, ainsi que la manière dont les décisions agricoles sont prises au sein de la famille. « Par ailleurs, nous nous concentrons tout particulièrement sur une diffusion efficace des méthodes d’agriculture durables au sein des communautés locales, en veillant à adapter celle-ci à chaque pays et à chaque contexte », a déclaré Nicole Harari, coordinatrice de projet au Centre for Development and Environment (CDE) de l’Université de Berne.

Lancement dans cinq pays sur deux continents et extension internationale

Le projet s’adresse à 50 000 familles de petits agriculteurs et agricultrices au Burkina Faso, en Ouganda, en Tanzanie, en Inde et au Népal, ainsi qu’à 250 services de vulgarisation agricole privés et publics. Le transfert des résultats dans au moins six autres pays a été prévu dès le début à travers un large réseau de partenaires, composé de ministères de l’agriculture, d’ONG, d’organismes du secteur privé et d’organisations régionales et internationales, afin que le rayon d’action du projet « Agripath » soit aussi grand que possible.  

Eine Bauernfamilie in Indien erhält ein Training im Umgang mit digitalen Tools.
Une famille d’agriculteurs en Inde reçoit une formation à l’utilisation des outils numériques. (© Grameen Foundation)

 

Les enseignements du projet « Agripath » seront mis à disposition dans un toolkit destiné aux prestataires de services de vulgarisation numériques, aussi bien dans les pays où le projet est mis en œuvre que dans le reste du monde. Par ailleurs, le consortium du projet aidera les prestataires de services numériques dans la mise en œuvre et l’utilisation à long terme. L’application de la société Farmbetter, qui a été utilisée pour la recherche et perfectionnée, sera disponible en téléchargement gratuit.

Associer vulgarisation sur le terrain et solutions numériques

Le projet doit également fournir de nouveaux éléments sur les modes de vulgarisation les mieux adaptés selon la situation. À l’aide d’une nouvelle approche « Mixed Methods », le projet associera une collecte de données par voie numérique à des expériences de terrain et des études contrôlées randomisées. Dans ce cadre seront analysées les conséquences de trois variantes sur le comportement des agricultrices et agriculteurs : une solution purement numérique par le biais d’une application de vulgarisation utilisée par les agricultrices et agriculteurs, un modèle dans lequel les conseiller·ère·s agricoles utiliseront l’application dans le cadre de leur travail auprès des agricultrices et agriculteurs et un modèle hybride dans lequel les petits agriculteurs et agricultrices pourront profiter du service de vulgarisation numérique sur site en toute autonomie et, en cas de besoin, de l’aide de services de vulgarisation techniques sur place. Des groupes de discussion et une vaste collecte de données par voie numérique, permettant de mesurer les attitudes et comportements, apporteront également des connaissances spécifiques à chaque pays concernant le genre et la participation des jeunes gens à l’agriculture durable. « Cela est capital afin de garantir une conception de l’outil de vulgarisation numérique qui soit adaptée au contexte, et donc l’acceptation de ce dernier », souligne Nicole Harari.

Agripath

Collaboration étroite entre science et pratique

Agripath est un projet du Centre for Development and Environment (CDE) mené en collaboration avec la Grameen Foundation USA, la Grameen Foundation India, l’International Centre of Insect Physiology and Ecology icipe et Farmbetter Ltd. La Direction suisse du développement et de la coopération (DDC) apporte également son soutien par le biais du programme TRANSFORM, avec une enveloppe de cinq millions de francs suisses. Le Ministère allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) soutient le projet à travers le Fonds pour la promotion de l’innovation dans l’agriculture et la filière alimentaire (i4Ag), géré par l’Agence allemande de coopération internationale pour le développement (GIZ), avec près de deux millions d’euros. Ce projet repose sur une collaboration étroite avec les conseillères et conseillers agricoles de la Grameen Foundation et la start-up Farmbetter Ltd. L’application de ce projet met à disposition des informations orientées vers l’application concernant les pratiques agricoles durables. Elle favorise la résilience climatique et la productivité des petites exploitations agricoles dans les pays en voie de développement. Ce projet s’étendra de 2021 à 2025.

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